Evaluation de l’Appui Parental, une action de soutien précoce à la parentalité

Contexte : Selon la théorie de l’attachement, un jeune enfant a besoin de créer une relation d’attachement avec au moins une personne pour avoir un développement social et émotionnel optimal. Chez les familles dites à risque, cette relation a plus de difficultés à se mettre en place. Afin de prévenir les troubles du développement de l’enfant, de nombreux programmes de soutien parental via des visites à domicile ont été créés notamment aux Etats-Unis, en Australie et aux Pays-Bas. En France, ce type d’intervention reste peu pratiqué et peu évalué.A Montpellier, une action de ce type, l’Appui Parental, est menée depuis vingt ans. Il s’agit d’un dispositif de prévention et de soutien renforcé à la parentalité auprès de familles vulnérables ayant un enfant âgé de 0 à 3 ans, proposé par les Agences Départementales de la Solidarité. L’Appui parental a pour objectif de permettre un développement optimal de l’enfant dans son milieu familial en soutenant les compétences parentales. Elle repose sur des interventions pluri hebdomadaires associant des visites à domicile permettant un soutien individualisé et des actions collectives qui favorisent la socialisation de la mère et de l’enfant. Elle inclue une supervision hebdomadaire des professionnels intervenant auprès des familles.Ce dispositif n’a cependant jamais été apprécié objectivement. Il semblait donc nécessaire, avant d’étendre cette action à d’autres territoires de l’Hérault, de connaître plus précisément l’impact de ce type d’intervention.Objectif : Evaluer l’efficacité du dispositif sur le développement de l’enfant, 18 mois après le début de l’intervention. Les objectifs secondaires sont d’étudier les effets de l’intervention sur les interactions mère-enfant, le degré d’alliance avec la puéricultrice, le sentiment de compétence parentale, la perception du soutien social, l’état anxio-dépressif des parents, la fréquence de la judiciarisation des situations (placements, mesures éducatives) et le degré de stress chez les professionnels de santé impliqués auprès des familles.Méthode : 44 familles bénéficiant de l’Appui parental pour un enfant âgé de 1 à 20 mois au moment de l’inclusion (groupe expérimental) sont comparées à 44 familles bénéficiant d’un accompagnement classique effectué par les équipes de PMI (groupe contrôle). Les familles contrôles doivent avoir avec les mêmes critères d’âge de l’enfant et de vulnérabilité que les familles Appui et sont recrutés dans les autres Agences Départementales de la Solidarité du département.Une première évaluation de l’enfant (échelle Symptom Check List, examen pédiatrique), des parents (Symptom Check-List 90 révisé, échelle Pacotis, Questionnaire de Soutien Social Perçu), de l’interaction mère-enfant (Echelle de Care-Index), de l’alliance puéricultrice-mère (échelle Working Alliance Inventory) et du stress du professionnel (échelle MBI) a lieu dans le mois suivant l’inclusion. Une seconde évaluation est effectuée 18 mois après la première évaluation avec les mêmes tests, plus des échelles évaluant l’état psychologique et le développement de l’enfant (Child Behavior Check-List et Inventaire du Développement de l’Enfant).Les deux groupes seront comparés à 18 mois. Le critère principal d’analyse sera l’évolution du score obtenu à l’échelle Symptom Check List (mesuré à l’inclusion et 18 mois après l’inclusion). Les critères secondaires seront les scores obtenus pour l’ensemble des autres échelles utilisées.L’étude est actuellement en cours. Le projet est présenté ici pour une demande de cofinancement pour finir l’étude.Perspectives : En application pratique, une généralisation de l’accompagnement parental chez les familles vulnérables pourrait déboucher sur un meilleur attachement parent-enfant et donc sur un meilleur développement de l’enfant, ainsi que sur un évitement de certaines procédures judiciaires de séparation de l’enfant d’avec son milieu familial