CAP-APPA – Coordinations pour l’Activité Physique Adaptée à la Prévention de la Perte d’Autonomie des personnes âgées

Résumé de soumission

Le programme CAP-APPA s’inscrit dans le cadre d’un projet d’amorçage. Il engage une recherche interventionnelle en santé publique (RISP) dont l’objectif consiste à analyser l’intégration des activités physiques adaptées (APA) dans les établissements et services pour personnes âgées « fragiles » à des fins de prévention-santé et/ou de thérapeutiques non médicamenteuses, dans la perspective de réduire la dépendance. Il est ancré sur plusieurs terrains d’intervention : EHPAD, EHPA, Foyers et résidences seniors. Ce projet répond au constat selon lequel le déploiement des programmes de prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées par l’activité physique, dans une visée d’intérêt général, est soumis à des difficultés de coordination, à des freins et à des injonctions variées du point de vue des objectifs visés, qui ne facilitent pas son développement dans les ESMS et débouchent sur une diversité de mises en œuvre plus ou moins intégrées dans les parcours de soins. Dans un secteur d’intervention perçu comme insuffisamment adapté à l’enjeu démographique, peu doté en ressources, avec des réalisations disparates à l’échelle des territoires, dont les politiques sont à redéfinir et à mieux coordonner, et qui ne prend pas suffisamment en compte, voire accroit, les inégalités sociales de santé (selon les rapports de la Cour des Comptes, 2021 et du CNSA, 2021) ; il s’agit de mieux comprendre les formes de mobilisations des acteurs à l’origine des programmes d’APA et d’identifier les facteurs pouvant les favoriser.
La démarche de recherche interventionnelle proposée repose sur l’engagement d’un collectif de chercheur.e.s (sociologie, santé publique, psychologie sociale, psychologie, épidémiologie et droit) qui seront associés, selon une visée collaborative à des acteurs institutionnels, à des praticiens (professionnels de santé de ESMS), à des représentants des opérateurs de service en matière d’APA et à des usagers. Outre les enjeux sanitaires des interventions en faveur du « pouvoir d’agir » des publics visés, les objectifs généraux de l’étude sont doubles. D’une part, il s’agit d’analyser et de travailler à la co-construction des connaissances en santé en étudiant la façon dont sont susceptibles de se coordonner et de s’articuler de façon plus symétrique les savoirs épistémiques et expérientiels des acteurs de santé, des administrateurs des établissements, des spécialistes d’APA et des chercheurs, dans leurs relations avec les divers « objets » supportant l’intervention (moyens financiers, dispositifs d’évaluation, matériel médical, infrastructures et lieux de vie, technologies de l’information et de la communication, règles juridiques, etc.,). D’autre part, il s’agit de comprendre comment se développent et peuvent être mobilisés des savoirs d’usagers (liés aux dispositions plus ou moins favorables à l’engagement dans une activité physique) afin d’optimiser les interventions.
La méthodologie mobilisée s’appuie sur l’accompagnement collaboratif et participatif des actions sanitaires menées dans une optique de déploiement ou de renforcement de programmes d’APA visant à lutter contre la perte d’autonomie. Elle s’opérationnalise par la mise en place d’espaces de réflexivités partagées (COPILS mensuels et 3 journées d’étude) entre les chercheurs, les professionnels de santé et les éducateurs/enseignants d’APA (Comités de pilotage ou CoPil et journées d’études ou JE) auxquels s’ajoute un suivi ethnographique sur plusieurs mois. Une analyse documentaire et des entretiens semi-directifs (environ 90 entretiens pour 6 terrains d’enquête), complètent le dispositif.
Le cadre d’hypothèses envisagées considère que lorsque les formes de coordinations ne sont pas portées par des connaissances suffisamment partagées entre les acteurs sur (et avec) les résidents ou sur les effets de l’APA en matière de thérapeutiques non médicamenteuses et ne sont pas relayées par des porte-paroles impliqués au sein de l’établissement, l’hybridation reste partielle et les programmes se limitent à des dispositifs d’animations confiées à des intervenants associatifs dont le périmètre d’action et la stratégie d’intervention deviennent parallèles au parcours de soin des personnes âgées. Les modalités d’accès aux pratiques proposées peuvent alors souffrir d’un manque d’évaluation des indicateurs de la perte d’autonomie et d’une moindre prise en compte des déterminants sociaux de santé.
Les résultats attendus visent ainsi, plus largement, à répondre à un besoin de connaissances concernant les processus et mécanismes sociaux qui accompagnent l’adaptation des territoires au vieillissement des populations à partir d’une focale sur l’intégration de l’APA dans les ESMS. Ce projet d’amorçage initie un travail de recherche plus ambitieux sur les territoires dans la perspective d’analyser l’impact des interventions construites, marquées du sceau de la collaboration et de la participation, sur les inégalités sociales et Territoriales de santé (ISTS).

Equipes du projet

Coordonnateur :

MORALES Yves

N° ORCID : 0000-0003-3189-3211

Structure administrative de rattachement : Université Toulouse 3 Paul Sabatier

Laboratoire ou équipe : URU 7419 , CRESCO - Centre de recherches en sciences sociales sport et corps

N° RNSR : 201622189D

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