​MEsurer et surmonter les DIfficultés ALIMentaires des Enfants hospitalisés

Contexte
Les dispositions aux rejets alimentaires (à savoir la néophobie et la sélectivité) sont courantes chez les jeunes enfants âgés de 2 à 6 ans. La prévalence des rejets alimentaires est élevée. Près d’un enfant sur deux est considéré comme un mangeur difficile par les parents. Des rejets alimentaires importants peuvent entraîner un certain nombre de problèmes de santé, notamment une carence en nutriments, un système immunitaire affaibli, des problèmes de poids et un risque accru de développer des troubles alimentaires. L’incidence des rejets alimentaires peut être particulièrement inquiétante dans le contexte d’une hospitalisation. En effet, l’état nutritionnel des enfants malades se détériore systématiquement pendant l’hospitalisation. Un statut nutritionnel détérioré ralentit le rétablissement et ajoute des complications aux maladies primaires des enfants. Dans ce contexte, le projet MEDALIME vise à former le personnel hospitalier pour augmenter la prise alimentaire des enfants pendant leur séjour dans les services de pédiatrie. En outre, une attention particulière sera accordée aux enfants issus de milieux socio-économiques défavorisés qui sont plus susceptibles d’être néophobes et sélectifs.
Objectifs
Dans ce contexte, l’objectif de ce projet est d’aborder les inégalités en matière de santé dans le cadre d’une intervention pilote visant à réduire les rejets alimentaires dans les services pédiatriques. Les hypothèses suivantes seront étudiées : H1) les niveaux de rejet alimentaire des enfants avant leur hospitalisation prédisent la quantité de nourriture qu’ils consomment pendant leur séjour à l’hôpital ; H2) les enfants issus de milieux socio-économiques défavorisés sont plus susceptibles de refuser la nourriture pendant leur séjour à l’hôpital que les enfants issus de milieux socio-économiques plus élevés ; H3) les enfants du groupe du personnel formé mangeront plus de nourriture pendant leur séjour à l’hôpital que les enfants du groupe contrôle. Le projet prend en compte le bien-être physique et mental des jeunes patients et vise à former le personnel hospitalier aux moyens de modifier l’environnement alimentaire des enfants pour éviter de déclencher leurs dispositions à rejeter la nourriture.
Méthodes
Le projet portera sur un échantillon de 100 enfants, recrutés dans des services de pédiatrie générale et de post-urgence, qui seront répartis au hasard entre un groupe interventionnel et un groupe contrôle. Les parents rempliront un questionnaire sur les dispositions de leurs enfants à rejeter la nourriture (i.e., la néophobie et la sélectivité) et sur le contexte socio-économique de leur famille (i.e., le revenu avant impôts du ménage, le diplôme le plus élevé et la profession actuelle ou la dernière profession exercée). Le personnel hospitalier du groupe d’intervention sera formé par l’Institut Paul Bocuse à des gestes simples, mais efficaces, pour améliorer l’environnement alimentaire des jeunes patients. Le principal critère d’évaluation sera la consommation alimentaire des enfants pendant leur séjour à l’hôpital.
Perspectives
Le projet MEDALIME vise à améliorer les connaissances sur les différences interindividuelles concernant les attitudes à l’égard de l’alimentation et les inégalités socio-économiques en matière de santé en tant que facteurs prédictifs de la malnutrition dans les services de pédiatrie. Il est essentiel de prendre en compte ces différences entre les enfants afin d’informer le développement d’interventions efficaces qui peuvent remédier aux inégalités en matière de santé et influencer les politiques de santé publique. En outre, le projet vise à diminuer les rejets alimentaires en services pédiatriques en enseignant au personnel hospitalier des gestes simples mais efficaces pour améliorer l’environnement alimentaire des jeunes patients. Si l’intervention réussit, elle a le potentiel d’améliorer le rétablissement et la satisfaction des enfants tout en réduisant le gaspillage alimentaire dans les hôpitaux.