Promouvoir la vaccination HPV en milieu scolaire : une étude mixte explorant les connaissances, représentations et attitudes du personnel scolaire en France
Introduction
La couverture vaccinale contre les papillomavirus humains (HPV) en France reste inférieure à celle de la plupart des autres pays développés. Dans le cadre de la phase diagnostique du projet PrevHPV, nous avons mené une étude mixte auprès de professionnels de l’Education Nationale afin d’explorer leurs connaissances, représentations et attitudes vis-à-vis des HPV, du vaccin contre les HPV et de la vaccination en général, ainsi qu’au sujet du rôle du milieu scolaire dans la promotion de la vaccination contre les HPV.
Méthodes
L’étude a été menée auprès d’infirmières scolaires, d’enseignants et de membres du personnel administratif et d’encadrement de collèges de quatre régions françaises entre janvier 2020 et mai 2021. Nous avons combiné : (i) des données quantitatives collectées via des questionnaires auto-administrés, en ligne (n = 301), analysées à l’aide de statistiques descriptives ; et (ii) des données qualitatives collectées lors de trois focus groups (n = 14), traitées par une analyse thématique de contenu.
Résultats
Moins de la moitié des répondants au questionnaire en ligne savaient que les HPV peuvent provoquer des verrues génitales ou des cancers ORL et 18 % seulement qu’il n’existe pas de traitement antiviral contre les HPV. Près de 90 % des répondants connaissaient l’existence du vaccin contre les HPV, mais certains professionnels ne comprenaient pas pourquoi ce vaccin était recommandé avant les premiers rapports sexuels ou pour les garçons ; 56 % doutaient de son innocuité, notamment parce qu’ils pensaient qu’il n’y avait pas assez de recul sur ce vaccin. Les infirmières scolaires avaient de meilleures connaissances que les autres professionnels et reconnaissaient que l’éducation des élèves au sujet des HPV fait partie intégrante de leur mission ; cependant, elles abordaient rarement ce sujet, notamment en raison d’un manque de connaissances et/ou d’outils. Les professionnels (infirmières scolaires, enseignants et personnel administratif/d’encadrement) ayant participé aux focus groups n’étaient pas favorables à l’idée de proposer la vaccination contre les HPV en milieu scolaire, notamment en raison du manque de ressources, de la crainte d’être confrontés à des réactions négatives de la part des parents et car ils n’en percevaient pas l’utilité (la vaccination étant accessible dans d’autres lieux).
Conclusion
Les résultats de cette étude soulignent la nécessité d’améliorer les connaissances du personnel scolaire sur les HPV et sa vaccination. Les parents devraient être impliqués dans les interventions de promotion de la vaccination contre les HPV afin de prévenir d’éventuelles réactions négatives, comme le craignent les professionnels des collèges. Plusieurs obstacles doivent également être levés avant d’organiser la vaccination en milieu scolaire en France.
Lien vers l’article complet : https://bmcpublichealth.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12889-023-15342-2