Réseau National de Recherche en Alcoologie

Contexte : L’usage d’alcool reste un enjeu de santé publique majeur avec 41000 morts par an et la première place en termes de cause d’hospitalisations. Malgré les dommages sanitaires et sociaux importants, les moyens financiers pour lutter contre ce fardeau sanitaire et pour la recherche sont modestes, tout comme la structuration de la recherche en France. Comparativement au tabac, le soutien à la recherche et la prévention du risque alcool reste faible. L’absence de structuration est clairement un frein au développement de la recherche. C’est dans ce contexte particulier que le présent projet de réseau (en capitalisant sur les actions et partenariats déjà initiés par le réseau REUNIRA créé en 2016 mais avec des moyens limités) vise à identifier et fédérer les forces de recherche en alcoologie en France en partenariat avec de très nombreuses structures de soins et réseaux associatifs et de santé mentale déjà existants.
Objectifs : REUNIRA vise à identifier les acteurs potentiels de la recherche en alcoologie dans les différentes structures et en partenariat avec les associations de patients, et à mettre en place des projets de recherche translationnelle et/ou multicentrique. Il s’agit de faire travailler ensemble des acteurs qui n’ont justement pas l’habitude de le faire pour aider au montage de projets d’envergure grâce notamment à un travail d’harmonisation des pratiques cliniques et de recherche. Une réflexion est notamment proposée concernant l’harmonisation des variables recueillies pour le recrutement des patients (à la fois à l’hôpital et dans les structures médico-sociales), la modélisation animale, l’imagerie cérébrale, le repérage précoce, et la prévention. Il s’agit par exemple d’établir des recommandations pour la création d’une cohorte nationale de patients souffrant de troubles de l’usage d’alcool et de comorbidités addictives, psychiatriques ou somatiques qui n’existe pas encore en France et de déterminer les questions scientifiques prioritaires auxquelles cette cohorte répondra. Il s’agira aussi de travailler sur le développement et la validation d’outils de diagnostics et de recherche comme par exemple le BDCT (outil de classification des binge drinkers). Le réseau vise aussi à identifier les besoins en formation et à l’innovation pédagogique en addictologie. Les réflexions préliminaires ont permis d’identifier et initier la création des formations au RPIB et une formation multidisciplinaire à destination des chercheurs. Un objectif prioritaire est aussi de mettre en relation les réseaux existants et d’organiser des actions communes.
Méthodes : Création d’un réseau multidisciplinaire qui réalisera un travail d’identification et de structuration de la recherche en alcoologie en incluant un maximum de partenaires de différents champs (recherche, hospitalier, clinique, associations, associations de patients, sociétés savantes, réseaux sur les addictions). Organisation de groupes de travail, réunions plénières, programme de formation innovante, montage de projets et réponse à des appels à projets pour trouver des financements. En plus de l’animation du réseau, un effort important sera consacré à la communication et diffusion des connaissances à destination des professionnels et du grand public.
Perspectives : Rendre lisible et visible la recherche en alcoologie en France afin de la structurer et la renforcer pour être capable de monter des projets d’envergure et de répondre aux enjeux actuels en alcoologie (recherche fondamentale et clinique, formation, prise en charge, développement de la recherche participative, harmonisation des pratiques et des méthodes pour le recrutement et les protocoles de recherche). A terme, rendre la recherche française en alcoologie plus attractive et compétitive sur la scène internationale.