Réseau français de recherche interdisciplinaire pour le dépistage et la prévention du risque hépatique lié à la consommation d’alcool

Résumé de soumission

Contexte : En 2017, l’OMS rapporte que 123 millions de personnes dans le monde souffraient de cirrhose liée à l’alcool. Des décennies de preuves issues des sciences humaines et sociales démontrent que la consommation d’alcool est fortement influencée par les multiples environnements dans lesquels nous vivons – humain, économique, social et commercial. Ainsi, les inégalités sociales de santé contribuent fortement à la morbidité et à la mortalité de l’alcool. Les personnes ayant une consommation d’alcool supérieure à 2 verres par jour pour les femmes et 3 verres par jour pour les hommes ont un risque de développer une maladie du foie liée à l’alcool (MFLA). En France, plus de 40000 décès attribuables à l’alcool sont enregistrés annuellement parmi lesquels environ 30% sont liés à une MFLA. La MFLA touche principalement les personnes en âge de travailler, ce qui explique son impact majeur sur la santé et l’économie. En dépit d’une recommandation forte, l’utilisation du questionnaire de l’AUDIT-C est encore marginale chez les patients ayant une MFLA, même au stade avancé. Pourtant, 40% des patients atteints d’une MFLA ont une addiction à l’alcool et ont le pronostic le plus péjoratif. Un accès large et concomitant aux ressources addictologiques et hépatologiques serait une incontestable source de progrès thérapeutique. Le spectre des MFLA comprend des phases précoces (asymptomatiques) à avancées avec des complications hépatiques de la cirrhose, telles que hémorragies gastro-intestinales, insuffisance aiguë ou chronique et carcinome hépatocellulaire. 75% des patients au stade de cirrhose méconnaissent leur diagnostic, qui se révèle sous la forme de complications graves avec de surcroît un recours tardif aux soins lorsque ces dernières surviennent. En conséquence, une action intégrant un programme dédié de dépistage de la fibrose et un meilleur accès au traitement des patients au stade de complications est prioritaire. Une telle action revient à proposer un plan de prévention secondaire et tertiaire pour les patients ayant une MFLA au stade de fibrose. Pour la première fois, une société scientifique (Association européenne pour l’étude du foie – EASL) a recommandé un plan global de prévention pour réduire la morbidité et la mortalité hépatiques liées à l’alcool. La prévention primaire, déjà en place, consiste à identifier les sujets ayant une consommation à risque et à leur conseiller de réduire leur consommation. La prévention secondaire consistera à diminuer le risque de développement d’une cirrhose tandis que la prévention tertiaire visera à diminuer les complications graves chez un patient déjà au stade de cirrhose. Cette action nécessite d’appréhender la complexité de la problématique par une intégration de multiples expertises pour une approche efficiente de ce problème de santé publique. Actuellement, on dispose de nombreuses expertises françaises dans chaque domaine mais aucune démarche de concertation et de coordination autour de la MFLA n’a été mise en place. Objectifs : Cette action aura pour objectif de fédérer les parties prenantes suivantes : hépato-gastroentérologues, addictologues, cancérologues, psychiatres, anatomopathologistes, médecins généralistes, épidémiologistes, spécialistes de santé publique et des sciences sociales, associations de patients (SOS Hépatites) et sociétés scientifiques nationales (AFEF, SFA). Cette approche intégrée devrait permettre l’élaboration d’un plan réaliste pour améliorer l’accès au dépistage de la fibrose avancée et aux soins de ceux ayant un risque élevé d’événements hépatiques graves. Méthodes : Les 3 axes de cette action seront : 1/ définition d’un plan stratégique issu de la collaboration de toutes les expertises et de la réalisation d’un état des lieux du paysage sociétal, épidémiologique et de santé publique et de la stratification des risques, 2/ valorisation, communication et diffusion du plan, 3/ transmission des savoirs par la formation d’étudiants en santé, des professionnels de santé et d’intervenants pour une implémentation optimisée du plan. Perspectives : Cette action construira des connexions efficaces entre des experts de différents horizons afin de favoriser les échanges scientifiques sous la forme d’ateliers, de mobilité des jeunes chercheurs, de rencontres, des sessions de formation du plan de diffusion et pourrait contribuer à diminuer la morbidité et la mortalité hépatiques relatives à la consommation d’alcool.

Equipes du projet

Coordonnateur :

MATHURIN Philippe

N° ORCID : 0000-0003-3447-2025

Structure administrative de rattachement : Université de Lille

Laboratoire ou équipe : INFINITE-U1286

N° RNSR : 202023580Y


Autres équipes participantes :

Responsable de l'équipe 2 : DEUFFIC-BURBAN Sylvie
Inserm IAME “Infection, Antimicrobials, Modeling, Evolution”, UMR 1137


Responsable de l'équipe 3 : NAASSILA Mickaël
Groupe de Recherche sur l’Alcool & les Pharmacodépendances (GRAP) – Unité INSERM UMR1247


Responsable de l'équipe 4 : CARRIERI Patrizia
UMR1252 SESSTIM


Responsable de l'équipe 5 : DONNADIEU-RIGOLE Hélène
Service d’addictologie et complications somatiques des addictions, CHU Montpellier


Responsable de l'équipe 6 : BOURSIER Jérôme
Service d’Hépato-Gastroentérologie et Oncologie Digestive, CHU Angers


Responsable de l'équipe 7 : GANNE-CARRIE Nathalie
Service d’hépatologie, Hôpital Avicenne


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