Renforcement des projets de thèses doctorales dans la Collaboration internationale sur le TDAH et la toxicomanie (RING-PHD-CASA) – Romain Icick

CONTEXTE

Le TDAH débute avant 12 ans et touche 2,5% des adultes. Le TDAH infantile multiplie par 3 à 5 le risque de développer un trouble de l’usage de substances (TUS). Parmi les adultes en traitement pour TUS, 23 % souffrent de TDAH selon une méta-analyse. Traiter le TDAH tôt améliore le fonctionnement global et réduit l’incidence des TUS, alors que les adultes comorbides présentent des formes plus sévères et une prise en charge complexe. Il existe des lacunes importantes en procédures diagnostiques et en efficacité des traitements.

OBJECTIFS

Obtenir un financement pour faciliter le fonctionnement du réseau afin de renforcer
grandement les résultats d’ICASA, notamment en ce qui concerne les projets de doctorat
Renforcer le rayonnement de l’équipe INSERM U1144 sur le thème du TDAH de l’adulte.

MÉTHODOLOGIE

Discussions formelles et informelles lors des réunions biannuelles en présentiel, enrichies par des suivis par mail, tirant parti de la complémentarité professionnelle, géographique et culturelle des membres d’ICASA au sein des groupes de travail (GT).

PRINCIPAUX RÉSULTATS

Le projet, prolongé deux fois à cause de la pandémie, s’est achevé le 31/10/2023 sans recrutement d’un coordinateur réseau, les fonds ayant été réaffectés au fonctionnement.
Une déclaration de consensus international pour les adolescents (#1) a validé 36 énoncés et a été traduit pour la francophonie (#2) et adapté à l’adulte (#3), renforçant les
recommandations de dépistage systématique et de prise en charge intégrée. Une journée
diagnostique intensive a été lancée avec excellente acceptabilité (#4). Des revues narratives en français (#5&6) ont rappelé le repérage nécessaire par des outils validés. Une étude multicentrique (#7) chez 402 patients a montré une dépendance tabagique plus sévère chez les TDAH, médiée par un trouble de personnalité antisociale. Une étude sur 1 294 patients (#8) a confirmé que le TDAH comorbide s’accompagne d’une addiction plus sévère, d’une psychopathologie complexe et de risques sociaux accrus. Le trouble des conduites (#9) aggrave encore ce tableau. Nous avons traduit et adapté un manuel de TCC intégrée (#10) avec des modules pratiques (psychoéducation, régulation émotionnelle, impulsivité, etc.).
Enfin, une cohorte prospective de 578 patients (12 sites), suivi sur 9 mois : INCAS (#11) a
montré que 63 % avaient reçu un traitement pour le TDAH (#12). Une plus grande religiosité (#13) était liée à une moindre sévérité du TDAH. Les médicaments psychostimulants du TDAH étaient associés à une meilleure rétention, à une réduction des symptômes du TDAH et à une baisse de la consommation d’alcool (#14). La vulnérabilité génétique partagée TDAH et addiction à l’alcool est élevée (#15).

APPORTS OU IMPACTS POTENTIELS

• Amélioration des procédures diagnostiques
• Validation d’échelles et d’outils diagnostiques
• Essais thérapeutiques
• Connaissances de physiopathologie: dimensions psychologiques, génétique
• Structuration d’autres réseaux