Prescription de nature dans une approche de promotion de la santé pour améliorer la santé et le bien-être : pour qui et comment ? Recherche action en soins primaires et psychiatrie

Un corpus croissant d’études scientifiques fournit de bonnes preuves que passer du temps dans la nature, être exposé aux espaces verts et bleus ou à la biodiversité, est bénéfique pour la santé. Le contact avec la nature est une opportunité pour la promotion de la santé. Dans cette optique, le concept de prescription de nature, définie comme la prescription d’un contact avec la nature dans le but de bénéficier à la santé et au bien-être, est de plus en plus décrit dans la littérature, mais elle reste peu mise en œuvre en pratique clinique. Il n’existe actuellement aucune recommandation ou outil disponible pour aider les professionnels de la santé et les patients à mettre en œuvre cette approche. Nous proposons de mener une démarche de participation citoyenne pour développer des outils et mettre en place les conditions optimales de mise en œuvre de la prescription de nature dans les pratiques. Cette étude de faisabilité sera menée dans 3 milieux de soins : soins primaires urbains, soins primaires ruraux et services psychiatriques spécialisés dédiés aux premiers épisodes psychotiques. La prescription de nature sera ancrée dans une approche de promotion de la santé et de santé planétaire.
Notre projet visera à répondre aux questions de recherche suivantes : comment mettre en œuvre la prescription de nature dans la pratique quotidienne ? Qui va prescrire, comment, à qui et avec quel suivi ? Quelles sont les conditions et modalités de prescription optimales pour favoriser l’adhésion des patients à l’exposition à la nature ?
Objectif principal
1. Évaluer la faisabilité de la prescription de nature pour améliorer le bien-être des patients dans les organisations de soins de santé primaires et mentale
Objectifs secondaires
2. Étudier la mise en œuvre de la prescription de nature dans les contextes de soins primaires et de santé mentale, et identifier les différences et les convergences selon le contexte
3. Étudier la transférabilité de l’intervention proposée (conditions et outils pour prescrire l’exposition à la nature) à d’autres milieux de soins primaires et spécialisés
4. Explorer les effets de la prescription de nature sur l’état clinique des patients en termes de bien-être, de niveau de stress, d’anxiété-dépression, de niveau d’activité physique et d’utilisation des écrans.
5. Explorer le processus et les conditions de succès des approches participatives dans les services de première ligne et les services spécialisés en santé mentale pour améliorer l’organisation des soins et des services
 
Nous mènerons une recherche-action participative ancrée dans 3 milieux cliniques, dont chacun constituera un site d’étude ou « cas ». Une étude de cas multiple basée sur des méthodes mixtes sera menée pour répondre aux questions de recherche : approches qualitatives (ateliers de co-conception, observation participante, entretiens) et quantitatives (questionnaires, indicateurs). Le projet se déroulera sur 18 mois en deux étapes successives : 1/ coconstruction des modalités de prescription nature et 2/ mise en œuvre et évaluation de la faisabilité et de l’acceptabilité de la prescription nature.
 
Résultats attendus :
Pour les patients et les citoyens : amélioration du bien-être et de la qualité de vie, meilleure compréhension des bénéfices de l’exposition à la nature, activation, amélioration du niveau d’activité physique, réduction du stress, amélioration de la santé mentale et à plus long terme réduction du risque cardiovasculaire,
Pour les professionnels : nouvelles pratiques, amélioration des connaissances en santé planétaire, amélioration de la satisfaction au travail, collaboration interprofessionnelle et compétences participatives, exposition individuelle potentiellement améliorée à la nature, réduction du stress et amélioration du bien-être.
Pour les établissements participants : Élaboration d’un modèle de prescription de nature transférable à d’autres unités de l’hôpital ou à d’autres établissements de soins primaires; le développement d’une approche participative avec les patients et les citoyens pouvant être utilisée pour concevoir d’autres innovations de soins ; amélioration du lien avec les villes et le territoire.
Pour le système de santé et la santé planétaire : À ce jour, aucune ligne directrice nationale n’est disponible pour promouvoir la prescription de nature pour les professionnels de la santé, bien que des preuves aient été publiées sur ses avantages. Notre étude sera l’une des premières à combler cette lacune.
Pour la recherche : Si cette étude montre qu’il est faisable et acceptable de prescrire une exposition à la nature, les résultats ouvriront la voie à la troisième phase de l’orientation MRC, qui correspond à l’évaluation pivot de l’intervention. Elle se fera dans le cadre d’un essai multicentrique randomisé en grappes, dont le processus sera défini par les résultats de notre étude de faisabilité.