Perte d’autonomie et environnements age-friendly parmi les personnes âgées en Île-de-France
Résumé de soumission
Contexte. Face au vieillissement de la population, le recul de la perte d’autonomie est un enjeu de santé publique et de société majeur. Depuis dix ans, le nombre d’années vécues avec certaines dimensions de l’incapacité augmente. Cette tendance va potentiellement s’accompagner d’une augmentation des besoins en aide humaine et impacter la participation sociale des personnes âgées qui sont une ressource pour leurs familles et leurs communautés. Toutefois le processus de perte d’autonomie n’est pas inéluctable et il existe des marges de prévention pour limiter la perte d’autonomie. Vivre dans un environnement adapté (logement ou environnement physique) peut contribuer à compenser la survenue de problèmes fonctionnels et à ne pas dépendre d’une aide humaine pour réaliser les activités de la vie quotidienne (se laver, faire ses courses, etc.). Cette hypothèse est soutenue par les cadres conceptuels de la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF) et du modèle personne-environnement qui considèrent que l’état fonctionnel et les incapacités dépendent à la fois de facteurs individuels et de facteurs environnementaux. Dans ce cadre, gouvernements et organisations encouragent, depuis plusieurs décennies, le développement d’environnements ou de communautés adaptés aux personnes âgées ou age-friendly pour promouvoir la santé, le bien-être et la participation sociale des personnes âgées. Pourtant, il existe peu de recherches quantitatives qui proposent une approche globale pour examiner les liens entre caractéristiques des environnements et perte d’autonomie. De même il existe peu de travaux analysant les interactions entre les caractéristiques individuelles des personnes et les caractéristiques de leur environnement, notamment sur les effets cumulatifs d’environnement physique et logement favorables à l’autonomie des personnes âgées. Objectifs. Les objectifs de ce projet de recherche sont de : 1/ construire un score mesurant les caractéristiques physiques de l’environnement, en proposant une approche globale à une échelle géographique très fine, reflétant l’environnement résidentiel des personnes âgées ; 2/ identifier l’existence d’une interaction entre environnement et logement adaptés au vieillissement ; 3/ tester si les caractéristiques d’un environnement et du logement sont liées à la perte d’autonomie et au recours à l’aide humaine, en tenant compte des caractéristiques socio-économiques et de santé des individus. Ce projet s’appuie sur l’opportunité technique de bénéficier via l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France (IAU) de données géographiques très fines, à la maille 200, et se focalisera donc sur la région Île-de-France. Méthodes. Basé sur les données du volet seniors de l’enquête CARE-Ménages, ce projet de recherche examinera l’association entre les caractéristiques physiques de l’environnement et la perte d’autonomie. Le volet seniors de l’enquête CARE-Ménages fournit de l’information sur 1 359 personnes âgées de 60 ans ou plus vivant en Île-de-France dont l’adresse de la résidence principale est géocodée. Les indicateurs individuels décrivent le processus de perte d’autonomie (problèmes fonctionnels et restrictions d’activité), les caractéristiques socio-démographiques (âge, sexe, catégorie socio-professionnelle, statut marital, …), l’état de santé (maladies chroniques, santé perçue, …) et l’utilisation de meubles ou d’aménagements spécialement adaptés dans le logement. Les caractéristiques de l’environnement physique seront sélectionnées sur la base du cadre conceptuel de l’US Environmental Protection Agency (EPA). Elles proviennent de bases de données publiques ou privées géocodées et seront mesurées à la maille 200. Elles permettront de qualifier l’aire résidentielle des 1 359 Franciliens de 60 ans ou plus répondants à l’enquête CARE-Ménages. Des analyses multivariées seront mobilisées pour identifier les facteurs individuels et contextuels de la perte d’autonomie.Perspectives. Dans un contexte de politique de maintien à domicile, le développement d’environnements (logement et physique) pouvant favoriser l’autonomie des personnes est suivi avec un intérêt grandissant par les pouvoirs publics de par l’approche globale et positive du vieillissement qu’ils proposent. Ce projet vise à observer de manière empirique si vivre dans un environnement adapté peut participer au recul de la perte d’autonomie et au recours de l’aide humaine. Maintenir l’état de santé, la qualité de vie et les capacités fonctionnelles aux âges élevés est souhaitable pour les personnes âgées mais également pour l’ensemble de la société
Equipes du projet
Coordonnateur :
GREMY Isabelle
Structure administrative de rattachement : Institut Paris Région
Laboratoire ou équipe : Observatoire régional de santé (ORS) Île-de-France
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