Parcours académique des étudiant·es en situation de handicap invisible : identifier les barrières et leviers à la réussite académique.
Résumé de soumission
ContexteAtteindre l’égalité des chances pour les personnes en situation de handicap (PSH) est un enjeu national depuis plus de 15 ans. Différentes politiques ont été mises en place suite à la loi n°2005-102 et se sont traduites par une augmentation du nombre de PSH inscrit·es dans les études supérieures. Néanmoins, la réussite des étudiant·es en situation de handicap (ESH) reste inférieure à celle des pairs sans handicap, fragilisant cette population en termes d’accès au monde du travail. Dans la littérature scientifique, les travaux portant sur l’analyse des trajectoires des PSH se centre essentiellement sur le handicap moteur (i.e., handicap visible), délaissant la question du handicap invisible, alors que 80% de PSH ont un handicap dit invisible. Cette question est au centre de notre intérêt car d’une part, les 2/3 des ESH à l’Université de Strasbourg (UdS, partenaire de ce projet) ont un handicap invisible et, d’autre part, il apparait que les personnes porteuses de handicap invisible rencontrent des difficultés plus importantes sur le marché de l’emploi que les personnes porteuses de handicap visible.
ObjectifsFace à ces constats, ce projet a pour objectif d’étudier le parcours académique des étudiant·es en situation de handicap invisible (ESHI), les barrières rencontrées et les possibles leviers permettant de faciliter leur parcours à deux moments clés de la trajectoire universitaire : en début de Licence et avant les candidatures en Master. Ce projet est co-construit avec les partenaires de l’UdS : la Mission Handicap et les ESH pour la phase de recueil ; Espace Avenir et l’Institut d’Innovation Pédagogique pour les retombées pratiques (e.g., création de formations).
MéthodePour répondre à l’objectif global du projet, trois phases seront mises en place. La Phase 1 visera à effectuer un état des lieux au sein de l’UdS et à comprendre comment les ESH sont accompagné·es. Une analyse des données existantes (mais inexploitées à ce jour) sur les parcours des ESHI au sein de l’UdS sera réalisée (e.g., taux de réussite, d’abandon). En parallèle, des focus group seront organisés avec des ESHI et des assistant·es d’études pour identifier les barrières et difficultés les plus récurrentes (n = 55) et ainsi adapter les méthodologies prévues pour les Phases 2 et 3. Dans cette phase, l’implication des ESHI permettra de s’assurer de l’adéquation entre les éléments issus de la littérature scientifique et la réalité à laquelle ces étudiant·es sont confronté·es. Les Phases 2 et 3 adopteront des méthodologies qualitatives et quantitatives et viseront à analyser les mécanismes susceptibles d’expliquer les difficultés rencontrées à deux moments clés du parcours. D’une part, dès l’entrée en Licence, à travers une étude longitudinale qui couvrira de la 1ère année de Licence à la fin de la 2nde année (Phase 2). Cette phase s’intéressera à l’évolution des perceptions des ESHI concernant les barrières (e.g., institutionnelles et psychologiques) ressenties à l’entrée dans le monde universitaire. Des ESHI seront apparié·es à des pairs sans handicap et trois temps de mesure seront réalisés avant les examens (n = 500) afin d’étudier les potentiels décalages de trajectoire entre les étudiant·es avec et sans handicap. D’autre part, il s’agira de se centrer sur la période des candidatures en Master à travers une étude transversale (Phase 3) s’intéressant aux enjeux de la sélection et aux barrières spécifiques à cette période. Cette étude visera à apporter des éléments de compréhension sur la façon dont les ESHI se positionnent vis-à-vis de leur futur en comparaison à des pairs sans handicap (n = 200).
PerspectivesLes résultats issus des 3 phases sont au cœur de l’intérêt de l’UdS impliquée dans l’inclusion des PSH : d’une part, disposer de données quantitatives et qualitatives sur la trajectoire de ces étudiant·es et, d’autre part, fournir aux services universitaires concernés des leviers permettant d’améliorer l’inclusion, via l’amélioration de l’accompagnement et de la formation.
Equipes du projet
Coordonnateur :
KINNIG Thibaut
Structure administrative de rattachement : Université de Strasbourg
Laboratoire ou équipe : Laboratoire de Psychologie des Cognitions (EA 4440 - UR 4440), Université de Strasbourg
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