Organisation et pratiques du « médico-social ». Un réseau de recherches transversal aux catégories, aux acteurs, aux disciplines, à l’Europe

Résumé de soumission

Contexte : En France, le « secteur médico-social » désigne un ensemble de services et d’établissements qui accompagnent, de manière durable ou temporaire, certaines personnes ayant besoin d’aide, de soin (médical, paramédical, d’hygiène…), de soutien pour tout ou partie des activités de la vie quotidienne. Le mode de fonctionnement de ces structures, leurs missions, les populations qu’elles accueillent, sont relativement divers, couvrant toutes les tranches d’âges, de l’enfance à la vieillesse. D’un côté, la caractérisation de ces structures comme « médico-sociales » tend à suggérer leur appartenance à une catégorie administrative, or, celle-ci est mal définie et ses contours sont flous. D’un autre côté, le médico-social a été, en France, une catégorie politique et pragmatique, utilisée à la fois pour construire et définir les problèmes posés par certaines catégories de personnes ayant des difficultés à la fois médicales et sociales, et nécessitant une aide ou des soins au long cours, et pour organiser pour ces personnes, des modalités de prise en charge qui elles-mêmes reposent sur l’intrication de dimensions médicales et sociales. Historiquement, ce secteur médico-social s’est construit essentiellement par la création d’établissements et de services, portés par des initiatives locales, privées ou publiques, et financés et contrôlés par l’État. Si l’État a, via des législations, cherché à rationaliser et intégrer le secteur médico-social, ces tentatives sont restées inabouties et le secteur médico-social reste caractérisé par la diversité des structures, et par un certain flou sur ce qui en fait ou non partie. Enfin, le médico-social apparaît comme une catégorie spécifique à la France et sans équivalent à l’étranger ; même si les problèmes qu’elle recouvre sont communs aux autres pays, ceux-ci ont inventé, mobilisé, d’autres catégories, d’autres modalités de prise en charge. Cette spécificité, propre à chaque pays, explique le caractère à la fois épars, et peu structuré de la recherche sur ces questions en France et en Europe.En effet, la recherche sur le médico-social est loin d’être inexistante, mais elle est cloisonnée par catégories de populations, par disciplines et enfin, selon le statut de ses auteurs. Premier point, la recherche s’est structurée, en France, mais aussi à l’étranger, autour de catégories de populations : recherches sur le handicap, recherches sur les personnes âgées, recherches en santé mentale. Or, il existe peu d’échanges entre ces différents champs, alors même que les questions sont transversales, et qu’il existe de nombreuses circulations (de personnes, de normes, d’actions…) entre ces catégories, circulation qu’il est difficile de penser à l’intérieur de chaque champ catégoriel. Deuxième cloisonnement, celui lié aux disciplines des sciences sociales et humaines. Enfin, troisièmement, parallèlement à la recherche académique, de nombreuses enquêtes ont été menées par des acteurs ou des chercheurs-acteurs appartenant à des organismes privés ou publics, mais elles sont peu visibles et mobilisées alors même qu’elles constituent des apports intéressants pour la connaissance du secteur médico-social. Ce triple cloisonnement caractérise la recherche française et rend difficile les collaborations avec des chercheurs étrangers.ObjectifsNotre objectif est d’initier et de constituer un réseau de recherches, qui soit un espace de réflexion transversal aux catégories (handicap, vieillesse, santé mentale, auxquelles il faut ajouter maladie chronique, également problématisée dans certains pays), aux disciplines de sciences sociales et humaines, aux acteurs (chercheurs académiques, chercheurs-acteurs, professionnels, administrations) et enfin aux différents contextes nationaux –en nous focalisant d’abord sur l’Europe.Nous placerons au cœur de notre réflexion la question de l’organisation sociale, institutionnelle et pratique des soins de long terme ou des prises en charge des personnes dont les difficultés sont à la fois médicales et sociales. D’un point de vue théorique, nous souhaitons définir un niveau d’analyse qui se situe entre les analyses politiques classiques et les approches ethnographiques des pratiques, pour rendre compte de la manière dont les pratiques de soin de long terme sont à la fois construites et structurées par des cadres larges (administratifs, politiques) et mises en œuvre dans des organisations concrètes. Notre questionnement sera organisé autour de trois axes : 1/ Les formes d’organisation du travail d’accompagnement, 2/ Le travail d’accompagnement en pratique, 3/Les transformations de l’État-Providence.MéthodologieLa méthodologie que nous proposons repose sur l’expertise des chercheurs engagés (qui incluent des chercheurs académiques et un chercheur-acteur, le directeur de l’Observatoire d’Handéo), sur la mise en place d’un séminaire régulier, la réalisation d’une revue de la littérature et l’organisation d’un colloque.Perspectives> Création de liens entre les chercheurs et structuration de ces liens dans un espace de discussion institué> Élaboration d’un cadre théorique autour des soins de long terme

Equipes du projet

Coordonnateur :

WINANCE Myriam

N° ORCID : 0000-0003-2317-2844

Structure administrative de rattachement : Inserm

Laboratoire ou équipe : Cermes3 (Inserm U988)

N° RNSR : 200217606H


Autres équipes participantes :

Responsable de l'équipe 2 : DESJEUX Cyril
HANDEO (association loi 1901)


Responsable de l'équipe 3 : MARTIN Claude
Arènes, UMR 6051, Équipe « Politiques sociales et de santé. Inégalités et Populations »


Vous êtes porteur/membre du projet et vous souhaitez faire une mise à jour ?

Dites-le nous !




    INSCRIVEZ-VOUS A NOTRE NEWSLETTER