L’usage des activités physiques dans la prise en charge des addictions (APhyChaddi)

Résumé de soumission

Par le biais d’une enquête ethnographique mêlant entretiens et observations dans le cadre d’une clinique d’addictologie normande, notre recherche a pour ambition de rendre compte de la manière dont un programme d’Activités Physiques Adaptées (APA) est mis en place sur la durée et réapproprié par les malades, sur le moment du dispositif et à plus long terme.

 

Cette recherche se veut à la fois originale et innovante. Originale car les travaux sociologiques sur les psychotropes et addictions sont relativement discrets en comparaison des approches biomédicales en France (Jauffret-Roustide, 2009). A cette discrétion s’ajoute la faible visibilité des dispositifs mobilisant les APA dans ce cadre précis. Innovante ensuite car ce projet, clairement localisé (une ethnographie d’une clinique d’addictologie combinée avec les récits de vie), a vocation à rendre compte de points de vue multi-situés puisqu’il s’agira d’analyser conjointement les carrières de ce dispositif et de ces individus. Loin de constituer deux problématiques différentes, nous faisons au contraire l’hypothèse que ces deux trajectoires s’éclairent l’une l’autre.

 

Trois hypothèses soutiennent ce projet. Pour la première, nous faisons l’hypothèse de la diversité des vécus des malades face à ce dispositif, qui participe à les éclairer, selon des combinaisons complexes d’inégalités et de trajectoire de vie qui seront à démêler (Le Hénaff, Héas, 2019). Face à la maladie, les individus s’adaptent, réagissent, et mettent en place des logiques d’action diverses, inégalement réparties (Pierret, 2006). On peut supposer ici les effets cumulatifs de la maladie (Megan et al., 2012), laissant apparaître un rapport aux activités constitué tout au long de la vie (Barth et al., 2014).

 

Pour notre deuxième hypothèse, nous suggérons l’intérêt du prisme des activités physiques dans l’analyse des ruptures et bifurcations biographiques. Ces activités peuvent se présenter comme une conséquence des ruptures/bifurcations de la maladie, y participer comme les prévenir. Dans ce cadre, l’appréhension du temps est centrale, les engagements – dans les activités physiques mais pas seulement – évoluant en fonction des trajectoires de vie, de maladie et de soin (Whitehead, Lavelle, 2009 ; Fuchs et al., 2014).

 

Enfin, notre troisième hypothèse porte sur le dispositif, dont nous supposons que la conception et la mise en place sont le fruit d’une histoire propre ; liée aux acteurs et à un environnement particulier, potentiellement vecteur de tensions, toujours d’un processus décisionnel (Merlaud, Terral, 2016).

Equipes du projet

Coordonnateur :

LE HENAFF Yannick

N° ORCID : 0000-0002-9942-6081

Structure administrative de rattachement : Université de Rouen

Laboratoire ou équipe : DYSOLAB, EA 7476

N° RNSR : 201722542H

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