REndre Visible les Étudiants Aidants par l’Autonomisation

Contexte
La question de l’aidance a émergé dans les années 2015 en France dans un contexte de vieillissement de la population (loi dite ASV), de préoccupations croissantes concernant les soins de santé et de changements dans les structures familiales et sociales. Sur le plan sanitaire, l’augmentation de l’espérance de vie et les progrès médicaux ont conduit à une augmentation du nombre de personnes qui survivent à un accident et de personnes âgées nécessitant une assistance sur le moyen et long terme.
C’est également vers 2015 que le syntagme « jeune aidant » (collégiens et lycéens) apparaît pour connaître une fréquence plus élevée en 2019, témoignant d’une prise de conscience des besoins singuliers des jeunes aidants mineurs ou non. Dans le paysage scientifique français, peu de travaux sont réalisés sur les aidants jeunes et c’est dans ce contexte qu’émergent le projet JAID « Recherches sur les Jeunes AIDants », l’étude Adocare, et Campus-Care. En raison de nos travaux sur l’aidance, une demande de collaboration des chercheuses qui pilotent ces études nous a été faite pour mettre en place une enquête sur les étudiants aidants en Bretagne pour contraster les résultats et expérimenter des méthodologies différentes mais complémentaires.
 
Objectifs
Les objectifs de ce projet sont pluriels : ils situés dans une approche théorique discursive interactionnelle, ils consistent à explorer le vécu des étudiants aidants à travers leurs discours afin de comprendre leurs expériences et les défis auxquels ils font face. Il s’agit d’identifier les points de résistance liés à la stéréotypie de l’aidance pour le public jeune, tout en examinant les stratégies utilisées par ces étudiants pour faire face à leurs responsabilités d’aidants. De plus, le projet vise à promouvoir une démarche réflexive chez les étudiants aidants sur leurs propres connaissances et expériences, et théoriser ces savoirs en fonction de la recherche scientifique et de l’expérience de terrain : inventaire, typologie, classement en fonction des situations en prenant notamment en compte les types de maladies et les caractéristiques des aidants (et des aidés éventuellement) et de leur environnement familial et quotidien (travail, université notamment) et à produire des ressources adaptées tenant compte des différents types de situation d’aidance en s’appuyant sur les besoins exprimés par les aidants et les solutions émises.
 
Méthodes
Pour répondre à ce questionnement, nous mobiliserons dans une approche interdisciplinaire d’abord un dispositif expérimental participatif à partir des résultats du travail d’enquête. Il s’agira de procéder à un entretien individuel (1) puis à un bilan de savoirs (2) qui consiste donc à solliciter les sujets par la rédaction d’un petit texte en réponse d’une consigne courte et unique. L’étape suivante consistera en une photo/vidéo élicitation où on leur demandera de prendre quelques photos ou de faire un petit film (3) qui signifient ce qui est important pour elles.eux dans leur situation d’aidance, et auxquels ils/elles seront confrontés. Leur participation à un focus group (4) leur permettra de parler et de confronter leur quotidien. A ce dispositif expérimental s’ajoute une dimension formative qui sera le résultat de l’analyse du matériau produit pour produire des capsules qui seront validées avec les aidants lors d’ateliers.
 
Perspectives
Par cette contribution à une problématique d’actualité forte, les perspectives de ce projet sont compréhensives, formatives et de sensibilisation en sollicitant interactionnellement une mise en réflexivité discursive par étudiants aidants de leur expérience. Il comprend concrètement une meilleure connaissance des activités d’aidance, une objectivation, conscientisation, théorisation de savoirs capitalisés pouvant faire l’objet d’une transférabilité, notamment par la création de deux livrables, des capsules didactiques et des portraits de figuration des types d’aidance.