Lecture de l’information nutritionnelle et usages en populations défavorisées

Dans un environnement alimentaire complexe et chargé d’information, les choix alimentaires des consommateurs sont réalisés sous les influences conjointes de facteurs individuels (motivations, éducation, préférences personnelles) et environnementaux (structure et accessibilité des choix alimentaires, prix des produits, marketing alimentaire, présence d’allégations etc.), certaines d’entre elles jouant inconsciemment. Parallèlement, les pouvoirs publics déploient des dispositifs d’information nutritionnelle pour tenter d’orienter les consommateurs vers des choix alimentaires plus sains, dans l’objectif de diminuer la prévalence des pathologies d’origine nutritionnelle, qui pèsent lourdement sur la santé des populations (cancers, maladies cardiovasculaires, surpoids et obésité) : étiquetage nutritionnel en avant des emballages, déclaration nutritionnelle, campagnes d’information ciblées, etc. Néanmoins, les choix alimentaires restent complexes, et la mobilisation de ces dispositifs varie selon les populations, les populations défavorisées à faible littératie en santé étant des cibles prioritaires des politiques de santé, étant donné les inégalités sociales de santé.
L’objectif de ce travail est de documenter les usages de l’information nutritionnelle (déclaration à l’arrière du paquet, Nutri-Score, allégations nutritionnelles) dans les populations défavorisées à risque de faible littératie en santé, et d’en identifier les déterminants. Cette analyse permettra de dégager des leviers d’action à mobiliser pour la co-construction d’interventions en population défavorisée visant à créer des environnements capacitants pour des choix alimentaires plus sains. Les populations seront mobilisées dans ce co-développement de ressources les plus pertinentes sur lesquelles s’appuyer pour le développement de tels environnements. Elles seront mobilisées pour définir les axes d’intervention à mettre en place pour les accompagner dans leurs choix alimentaires. La faisabilité et transférabilité des interventions à échelle locale pourront être évaluées.