Une intervention randomisée pour inciter au report modal en vue d’une mobilité urbaine durable

Résumé de soumission

Contexte : La pollution atmosphérique est l’un des principaux déterminants contrôlables de la santé. En milieu urbain, le trafic routier est l’un des secteurs contribuant aux émissions de polluants dans l’atmosphère, dans des proportions variant d’une ville à l’autre et selon les saisons. La mobilité urbaine, plus généralement, influence également la santé des populations par son lien avec l’activité physique, un des déterminants sanitaires majeurs. Dans ce contexte, identifier des leviers permettant de modifier la part modale de chaque type de transport est un enjeu scientifique et de santé publique majeur. Les blocages à l’échelle collective commencent à être bien connus (manque d’accès aux transports en commun ou à des pistes cyclables protégées notamment) ; davantage de connaissances sont nécessaires pour identifier les blocages et les leviers à l’échelle individuelle. L’objectif du projet InterMob est d’identifier dans quelle mesure une intervention personnelle peut faire baisser le recours à l’automobile chez des habitants d’une agglomération de 445 000 habitants vivant dans une situation favorable au report modal vers des modes actifs (marche, vélo) et/ou plus durables (transports en communs) Méthodes : Le protocole est celui d’une étude interventionnelle randomisée. La population cible est constituée des habitants de l’agglomération de Grenoble n’ayant pas d’obstacle majeur à avoir recours à la mobilité durable. Le critère de jugement principal est la proportion des déplacements effectués en voiture. L’intervention inclura des leviers « durs » d’ordre financier (par ex. prêt gratuit de vélo, vélo électrique ou offre d’abonnements de transports ; 200 sujets), et des leviers « doux » d’ordre psychologique (fixation d’objectifs, planification de l’action… 200 sujets), ou un simple suivi des comportements (groupe témoin, 200 sujets). L’environnement, les expositions, les caractéristiques sociodémographiques de tous les participants et leurs principaux trajets seront caractérisés par des systèmes d’information géographiques, questionnaires et capteurs. Chez l’ensemble des participants, l’activité physique (par accéléromètre), les déplacements (par GPS) et l’exposition personnelle aux polluants atmosphériques (particules fines) seront suivis durant plusieurs semaines de mesure avant et après le moment de l’intervention. Nous comparerons la variation dans le recours à la voiture (part des déplacements, kilométrage total fait en voiture) entre la fin et le début de l’intervention entre les groupes « intervention » et le groupe témoin. La durée totale de suivi est de 24 mois pour étudier la persistance des changements de comportement observés. Des entretiens en fin d’étude permettront d’identifier les blocages au changement de mobilité identifiés par les participants. D’autres paramètres secondaires (activité physique, exposition aux polluants atmosphériques) seront considérés de la même façon. Ils permettront par ailleurs de réaliser une étude d’impact sanitaire évaluant l’impact du mode de déplacement sur la santé (santé cardiovasculaire, mortalité) à l’échelle urbaine, en combinant l’effet du mode de transport sur l’activité physique et l’exposition à la pollution, avec des relations doses-réponses établies dans la littérature. Perspectives : InterMob est un des premiers essais randomisés ciblant les leviers individuels permettant d’augmenter durablement le recours aux modes de transports peu polluants. Il permettra de quantifier l’impact d’interventions individualisées mais réalistes, et applicables par des collectivités, sur le report modal vers des modes actifs et/ou durables ; le groupe témoin permettra de s’affranchir de l’effet de tendances sociétales temporelles dans l’évolution de l’usage des modes de transport. InterMob permettra aussi de fournir une estimation réaliste et pertinente pour une agglomération de taille moyenne de l’impact sanitaire de diminutions du recours à l’automobile de différentes ampleurs. Les données recueillies permettront aussi d’identifier certains freins environnementaux et sociodémographiques au changement de mobilité

Equipes du projet

Coordonnateur :

CHALABAEV Aina

N° ORCID : 0000-0002-1806-354X

Structure administrative de rattachement : Université Grenoble Alpes

Laboratoire ou équipe : SENS, équipe Motivation pour l'Activité Physique à des fins de santé, Université Grenoble Alpes

N° RNSR : 200315011H


Autres équipes participantes :

Responsable de l'équipe 2 : SLAMA Rémy
Institute for Advanced Biosciences


Responsable de l'équipe 3 : CHARDONNEL Sonia
PACTE


Responsable de l'équipe 4 : MATHY Sandrine
GAEL


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