Synergisme des effets du harcèlement et des violences sexuelles, des dysfonctions sexuelles et des facteurs psychologiques sur les risques d’infection sexuellement transmissible chez les militaires en France

Résumé de soumission

Contexte : La sexualité fait depuis longtemps l’objet d’une attention particulière dans les armées, en raison de la morbidité associée, responsable d’une attrition considérable des forces opérationnelles en zone de conflit. Le développement de la recherche sur la santé sexuelle, dans le contexte de l’épidémie du VIH a permis de mettre en lumière à la fois l’importance du contexte social et relationnel ainsi que les liens qui s’opèrent entre différentes dimensions de la santé sexuelle (violences, dysfonctions) qui conditionnent les pratiques sexuelles et préventives. Les rapports sociaux de sexe s’avèrent particulièrement importants pour informer les prises de risque, toutefois les processus par lesquels ces inégalités se construisent ne sont que partiellement compris. Des recherches récentes mettent en avant la synergie entre sexualité et santé mentale, souvent décrite dans le contexte des violences ou des dysfonctions. Le lien s’établit dans les deux sens : les violences augmentent les risques de dépression tandis que l’état de stress post-traumatique induit des dysfonctions, qui elles sont associés à des pratiques à risques d’infections sexuellement transmissibles. Une exploration systématique de l’intersection entre violence (harcèlement et violences sexuelles), dysfonctions sexuelles et facteurs psychologiques (dépression et état de stress post traumatique), sur les risques d’infection sexuellement transmissible (rapports non protégés et portage d’IST) reste toutefois nécessaire afin de mieux comprendre comment ces associations s’établissent. Objectif : L’objectif de cette analyse secondaire, qui s’appuie sur l’enquête COSEMIL, première enquête nationale sur la sexualité des militaires français est précisément d’étudier les effets de synergies qui s’opèrent entre les violences sexuelles subies (harcèlement et rapports forcés), les dysfonctions sexuelles et les facteurs psychologiques (dépression, état de stress post-traumatique), sur les risques infectieux sexuellement transmissibles (rapports non protégés et IST). Ces synergies seront étudiées en considérant l’effet du genre sur ces processus. D’un point de vue de recherche, le projet permet d’améliorer les connaissances scientifiques en matière de genre et sexualité tandis que d’un point de vue de santé publique, la mise en évidence d’interactions entre santé mentale et santé sexuelle permet d’orienter les programmes de soins de santé primaire, dans le but de produire une synergie d’effet. Méthodes : Ce travail s’appuie sur les données de l’enquête COSEMIL (comportement sexuel des militaires), première enquête nationale sur la santé sexuelle des militaires en France, conduite en 2014 et 2015, auprès d’un échantillon aléatoire représentatif de 1500 militaires (1468 hommes et 232 femmes) servant dans les 3 armées (terre, air et marine). Les participants répondaient à un questionnaire auto-administré d’une durée moyenne de 37 minutes collectant des informations sur leur profil sociodémographique, leurs partenaires et pratiques sexuelles passées et présentes, leur santé générale ainsi que des indicateurs plus spécifiques portant sur la santé mentale et sur la santé sexuelle. L’étude permettait également d’estimer la prévalence des IST à partir de biomarqueurs.La présente étude se concentre sur 4 domaines d’intérêt : harcèlement/violences sexuelles, dysfonctions sexuelles, facteurs psychologiques (dépression et état de stress post-traumatique (ESPT), et risques d’IST (IST diagnostiquées, usage du préservatif au dernier rapport). La première étape de l’analyse consiste à évaluer les facteurs socio-démographiques et le contexte professionnel associés à ces indicateurs. Elle sera suivie d’une analyse bivariée et multivariée explorant les associations entre harcèlement/violences sexuelles, dysfonctions, dépression/ESPT et risque d’infection sexuellement transmissible (rapports non protégés et IST). Nous étudierons également l’effet potentiellement médiateur des facteurs psycholog

Equipes du projet

Coordonnateur :

MOREAU Caroline

N° ORCID : 0000-0002-8637-6249

Structure administrative de rattachement : Inserm

Laboratoire ou équipe : CESP 1018 Equipe genre, sexualité, santé, Inserm

N° RNSR : 201019083D


Autres équipes participantes :

Responsable de l'équipe 2 : MEYNARD Jean-Baptiste
Centre d’épidémiologie et de santé publique des armées Rattaché au laboratoire de recherche : Aix Marseille Univ, Inserm, IRD, SESSTIM, Sciences Economiques & Sociales de la Santé & Traitement de l’Information Médicale


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