Inclusion des enfants : Focus sur les Relations entre pairs pour les Enfants en situation de Handicap (6 mois-6 ans)

Résumé de soumission

Contexte : En famille, dans le quartier, dans les lieux d’inclusion, la mixité enfants handicapés/enfants non handicapés est riche pour les enfants en situation de handicap et pour les enfants « ordinaires », et contribue à la mise en application des principes de la Convention des Nations Unies. Les déficiences imposent à l’enfant une dépendance à l’adulte et conduisent à la mise en place, de plus en plus précocement, de rééducations et éducations qui se réalisent majoritairement dans le cadre d’interactions duelles enfants/adultes. Or, les relations, les modes de communications adultes/enfant sont asymétriques : en général l’adulte s’adapte à l’enfant, qui a alors moins l’occasion d’expérimenter, en toute liberté, des liens égalitaires et réciproques. Pourtant jouer, toucher, regarder un alter ego mobilise des sensations, des compétences spécifiques aidant l’enfant à maîtriser son agressivité, ses émotions, ses ressentis à l’égard de l’autre, à gérer la frustration, à apprendre à partager et aussi à prendre sa place auprès des pairs, en dehors du regard et de la protection parentale. Tout enfant doit ainsi pouvoir vivre des situations de co-apprentissage avec ses pairs (Wallon, 1954 ; Montagner, 1978 ; Nadel, 1988 ; Baudier et Céleste, 1990 ; Wasquez-Bronfman et Martinez, 1996 ; Beaumatin et Laterrasse, 2004). Or, parfois les enfants en situation de handicap éprouvent des difficultés à établir avec leurs pairs non handicapés ou avec leurs pairs en situation de handicap des relations diversifiées, électives et/ou évolutives. Ils sont alors seuls, solitaires au milieu des groupes, en particulier, dans les moments libres, non organisés par l’adulte. Ainsi, les situations d’inclusion, souhaitées par tous, peuvent générer ou révéler des difficultés de l’enfant concernant la possibilité qu’il aura de créer des liens satisfaisants pour lui et ses pairs. Cette étude prend place dans un contexte scientifique (Herrou et Korff-Sausse, 1999 ; Berzin et Lebert-Candat, 2006 ; Scelles, 2009 ; Mellier et al., 2015 ; Calin, 2014 ; Scelles et Dayan, 2015), qui montre qu’un intérêt commence véritablement à émerger sur ce thème, aussi bien en France qu’à l’étranger.

Objectifs : Dans ce contexte, cette étude se propose d’identifier les processus de construction des liens entre enfants dès le plus jeune âge, que ce soit en milieu familial, inclusif ou spécialisé. Il s’agit de soutenir le développement des habiletés de l’enfant en situation de handicap à interagir avec ses pairs. Elle se propose pour cela d’identifier les conditions favorisant la mise en place de co-apprentissages entre enfants et ce qui favorise ou entrave le développement des relations entre enfants, quand l’un d’eux est en situation de handicap.

Méthodes : Cette étude sera menée auprès de 30 enfants, âgés de 6 mois à 4 ans au moment du recrutement (15 filles et 15 garçons / 10 enfants atteints de trisomie 21, 10 enfants atteints d’amyotrophie spinale de type 2 (ASI2) ou d’une myopathie, et 10 enfants polyhandicapés. Protocole : 1) 30 études de cas « singles case design » réalisées par les psychologues suivant les enfants ; 2) 30 observations d’enfants entre eux avec une grille d’observation validée scientifiquement, remplie en début et en fin d’étude par les parents, les psychologues suivant l’enfant et les professonnels suivant l’enfant dans le lieu d’inclusion ; 3) 60 entretiens semi-directifs de recherche :1) avec les parents et 2) les professionnels (analyse thématique et à l’aide du logiciel N-Vivo) à la période de 18 à 30 mois à partir du début de l’étude.

Perspectives : Cette étude devrait conduire à favoriser un meilleur déroulement des situations d’inclusion des enfants de moins de 6 ans en situation de handicap. Elle a aussi une fonction de formation et d’information auprès des professionnels concernés. Elle se déroule en collaboration avec des associations (CESAP, Trisomie 21, ANECAMPS).

Equipes du projet

Coordonnateur :

SCELLES Régine

N° ORCID : 0000-0001-7726-8759

Structure administrative de rattachement : Université de Nanterre

Laboratoire ou équipe : CLINIQUE PSYCHANALYSE DÉVELOPPEMENT - (CLIPSYD - EA4430)

N° RNSR : 200919220G


Autres équipes participantes :

Responsable 2 : GARGIULO Marcela
Laboratoire de Psychologie Clinique, Psychopathologie, Psychanalyse (PCPP) EA 4056


Responsable 3 : ZAOUCHE Chantal
Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires (LISST)


Responsable 4 : KUPFER Maria Cristina
Laboratoire psychologie de l’éducation


Responsable 5 : BO Rossella
Association Area Onlus


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